Entrevue avec Mathieu Fortin

 
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17 janvier 2012

J'ai commencé à suivre Mathieu Fortin sur Facebook puisque je m'intéressais à ce qu'il écrivait, puis j'ai vu qu'il cherchait des prélecteurs pour un nouveau projet impliquant un roman pour ados et des zombies; Les morts ont marché. Sautant sur l'occasion, j'ai eu l'opportunité de me retrouver dans un univers étranges où la mort ne signifie pas la fin et dans un schéma de lecture inhabituel. Entrevue avec un auteur prolifique et amateur de zombies !

Les morts ont marché fait partie de la collection Mène ta propre enquête. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce format?

En fait, c’est une commande de l’éditeur. J’avais rencontré le chargé de projet, Guillaume B. Aubin, qui travaille pour les éditions Caractère et pour Coups de tête, où j’avais publié déjà deux romans, dans un salon du livre et c’est lui qui m’a approché. Il avait envie que le quatrième titre de cette série soit différent des trois autres. Dans les trois premiers, un meurtre a été commis et il faut trouver le coupable. Guillaume m’a demandé si je pensais pouvoir faire un truc du genre, mais avec des zombies. Le concept de livre-jeu m’attirait beaucoup, parce que c’est un défi qui demande rigueur et imagination, et comme le style d’écriture est différent et multi-format (articles de journaux, analyses scientifiques, billets de blogue, entrevues, le tout agrémenté de commentaires), j’avais envie d’essayer.

Comment, en tant qu’auteur, vous avez abordé ce format? Par quoi avez-vous commencé?

J’ai commencé par me demander par quoi commencer! ;-) Je devais trouver comment faire résoudre une enquête aux lecteurs avec des zombies. La solution la plus simple était de me situer après une épidémie et de chercher comment elle avait commencé. Mais ça aurait été difficile si ça avait été de trouver les produits en cause et tout ça. Donc j’ai opté pour la recherche du premier zombie de l’épidémie. Ensuite, j’ai établi une liste de personnages, un peu au hasard : un punk dans la rue, un gars dans la vingtaine, deux filles adolescentes, un comptable plus vieux… et je me suis dit que ça me prenait des personnages facilement suspects. Donc j’ai inclus un chercheur en pharmaceutique et une femme qui gère un centre de déchets radioactifs. Et finalement, la mère d’une des ados.

Ensuite, mon travail a été de trouver des connexions entre les personnages et de créer la galerie de personnages secondaires. Les liaisons amoureuses, de travail ou familiales me donnait des prétextes de contamination entre les personnages, donc il fallait que la plupart d’entre eux soit relié de plusieurs façons.  J’ai fait un gros tableau, avec qui a contaminé qui, comment et quand, et ensuite, j’ai commencé à écrire les entrevues avec quelques témoins, pour fixer le déroulement de l’épidémie. Et j’ai cheminé comme ça : je me laisse toujours de la place pour les idées nouvelles qui apparaissent en cours de route. J’avais des personnages qui ont changé de sexe ou de personnalité parce que ça servait mieux l’histoire et le déroulement a bougé tout au long de l’écriture, jusqu’à la fin, où j’ai fait la ligne du temps et tout ajuster.

Est-ce que vous faites des recherches et beaucoup de planification avant de commencer l’écriture?

Je réfléchis, je pense, je lis. Je ne prends pas beaucoup de notes, sauf des flash intéressants, mais l’histoire se définit dans ma tête et quand je me sens prêt, je commence à écrire. Je ne suis pas capable de suivre un plan trop précis, ça m’enlève tout plaisir et comme je finis par trouver d’autres idées plus intéressantes en cours de route. Ma planification est globale, donc je sais à peu près vers quoi je m’en vais.

Est-ce que vous écrivez au gré de l’inspiration ou respectez-vous un horaire?

L’écriture pour moi est à temps partiel et doit donc demeurer un loisir intéressant, donc je laisse beaucoup de place à la spontanéité. J’écris le matin très tôt si je me lève avant ma fille ou le soir assez tard, pendant que ma blonde peint (ou illustre certains de mes projets, comme les personnages de Les morts ont marché). J’essaie d’écrire tous les jours, mais  je ne réussis pas tout le temps!

D’où vient votre intérêt pour les zombies?

Difficile à dire… L’idée qu’ils soient amorphes, mais en même temps poussés par une seule motivation, peut-être. Ils n’ont pas d’intelligence, pas d’autres pulsions que celle de manger. Et j’adore l’idée d’un monde post-épidémie (dans la fiction, pas dans la réalité!). La survie est un de mes thèmes préférés, comme la mort et la transformation, et les histoires de zombies, c’est tout ça!

Où prenez-vous votre inspiration?

Partout! Des phrases, des situations familiales, des décors autour de moi, des faits divers, etc.

Votre style d’écriture attire beaucoup les garçons. Est-ce important pour vous de rejoindre ce public?

J’étais un garçon qui lisait beaucoup et j’aimerais être un de ces auteurs qui fait lire la clientèle de garçons qui peinent à s’asseoir et à se concentrer sur les mots. J’écris ce que j’aurais aimé lire à cet âge.

 J’ai eu la chance de faire partie de vos « premiers lecteurs » lors de votre travail sur Les morts ont marché. Qu’est-ce que vous apportent ces premiers lecteurs?

Il faut aller chercher des rétroactions diverses pour améliorer les textes avant de les soumettre aux éditeurs. Pour ce cas particulier, c’était parce que je voulais tester l’enquête et savoir si les gens allaient pouvoir la résoudre. Les résultats m’ont amené à changer quelque peu le texte, en ajoutant des indices et en modifiant certains détails qui accrochaient, en ayant en tête le public visé.

Rafale lecture!

 Enfant, étiez-vous un grand lecteur?

À partir de cinquième ou sixième année, surtout.

Qui vous a donné le goût de lire? 
 
Ma mère avait un tiroir, à la librairie de la ville, où la libraire plaçait des livres susceptibles d’être aimé de ma mère. Ma mère était une grande lectrice quand elle était plus jeune et elle avait toujours un livre à la main. Quand j’ai commencé à lire, la libraire a commencé à placer des livres pour moi dans la tiroir, et  ma mère m’achetait aussi régulièrement des romans.

Quel mot décrit le mieux votre relation avec les livres? 

J’aime l’objet qu’est le livre et le voyage qu’il me procure. Depuis que je publie, avec le travail et la famille, je lis beaucoup moins et ça me manque. Ado, je pouvais lire trois ou quatre livres de La courte échelle dans une journée. Maintenant, lire un roman pour ados me prend au moins une semaine, sinon deux.

 Quel est votre livre préféré?

Je dirais Les lions d’Al-Rassan de Guy  Gavriel Kay.  

Quel roman a marqué votre adolescence?

La série des Inactifs, de Denis Côté. Ainsi que les aventures de Drizzt l’elfe noir, de R.A. Salvatore.

Quel est le livre sur votre table de chevet?

Présentement, je lis  Noirceur et autres couleurs de Mireille Gagné, publié chez Trampoline.

 Dans quel endroit préférez-vous lire?

Partout.

Si vous étiez un livre, lequel seriez-vous? Pourquoi?

Surement un cahier de notes d’un touche-à-tout très curieux.

Avez-vous un livre à conseiller à ceux qui ont aimé Les morts ont marché?

Ceux qui ont aimé Les morts ont marché devraient lire mon roman de zombie qui s’appelle Le protocole Reston. Je conseille aussi un classique, La nuit des morts vivants, de John Russo, ou des livres plus modernes, comme le Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks. 
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