Après la mise à mort brutale de leur mère, les jumelles Icari et Stephie ont toutes deux intégré la Citadelle pour développer leur don, même si cela implique, du moins pour Stephie, de cacher sa véritable nature. Le danger ne vient toutefois pas de son double don, interdit, mais de l’attaque de démons. Déterminée à sauver sa sœur enlevée par l’un d’eux et emmenée en Enfer à la merci d’Aïdes, Icari devra accepter l’aide d’un prisonnier pour le moins surprenant… et sa propre double nature.
« Sorcière, c’est juste un mot des hommes pour nommer une femme puissante. »
Romantasy mythologique aux forts accents féministes, Fallen Wings offre une intrigue costaude où il est question de sororité, de quête de pouvoir, de la domination des hommes et d’amour (sans sexualité). Pour un public avancé.
La couverture donne le ton, c’est un récit assez sombre, qui se passe en majorité sous terre d’ailleurs, et qui commence par la scène marquante de la mise à mort de la mère des jumelles. Le décor est placé, l’intrigue se construit autour de la dualité des sœurs (la différence entre les sœurs est bien joué et j’ai personnellement trouvé Stephie plus intéressante qu’Icari qui, quoique plus cohérente, est un plus « beige », plus typique dans sa lumière), mais aussi de leur peur de subir le même sort, et ces éléments sont centraux au fil de cette histoire qui, malgré le nombre de pages, est rapide et n’ennuie pas, surtout à partir du moment où les démons font leur apparition.
En fait, ça aurait même pu être un peu allongé. Un « tome unique » nécessite que tout se conclue avant la fin si bien qu’on sent la précipitation dans les derniers chapitres (l’histoire d’amour de Stéphie, entre autres, y perd en crédibilité) et ça aurait peut-être valu la peine d’étendre cette intrigue en deux parties et de peaufiner la résolution.
Et la romance ? Elle y est, et deux fois plutôt qu’une puisque les deux sœurs ont chacune une histoire (bien que celle de Stephie soit vraiment mince). Et l’autrice a bien voulu intensifier celle d’Icari en jouant avec la nature spéciale de Caszeil, mais ce n’est pas le cœur du récit,
À noter : c’est la première fois dans ce genre de roman que je vois une autrice prendre la peine de souligner très franchement les déséquilibres entre les hommes et les femmes sur des points importants, mais aussi sur des détails (par exemple le fait que les uniformes des filles comportent moins de poches lors de leur apprentissage). J’ai ainsi surligné tout un tas de passage en cours de lecture, tel que « Les femmes et la crainte de l’inconnu : la recette parfaite pour insuffler la peur et justifier la persécution » et ça fait en sorte que ce roman se distingue des autres du genre !
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