Quand Lizzie fuit le bateau qu’elle devait prendre pour aller rejoindre sa grand-mère aux États-Unis afin de se protéger de la guerre qui éclatera bientôt en Angleterre, elle ne retrouve pas son frère à l’adresse qu’il lui a donnée à Londres. En fait, cette adresse, c’est celle de l’ambassade, ce qui est pour le moins étrange. C’est ainsi qu’elle débarque à « BP », un endroit top secret où son frère a un travail dont il ne peut lui parler. Heureusement, Lizzie est maligne et fera des liens très vite : Bletchley Park, c’est l’endroit où les meilleurs cerveaux anglais tentent désespérément de décoder les messages que les Allemands s’envoient via la machine Enigma. Devenue coursière au service de l’armée, l’adolescence comprend peu à peu ce qui se joue à BP. Sauf que Lizzie n’est pas impressionnée parce qu’elle a d’autres préoccupations plus importantes. Comme retrouver sa mère. Son frère a beau la croire morte, Lizzie, elle, est persuadée du contraire. Et bien décidée à faire la lumière sur cette histoire, quitte à contrevenir à la loi sur les secrets officiels…
Récit historique qui mêle l’histoire personnelle de la recherche d’une mère disparue et l’histoire plus universelle de la course au décodage du code des Allemands durant la Deuxième Guerre mondiale, Bletchley Park vise un public avancé avec cette intrigue dynamisée par l’alternance des voix entre Lizzie et son frère Jakob.
Je suis vraiment fan de Ruta Sepetys, autrice de romans historiques d’exception. Capable de créer des personnages attachants, desquels on a envie de suivre le parcours, cette femme parvient aussi à nous faire découvrir chaque fois différentes réalités historiques méconnues, notamment autour de la Deuxième Guerre mondiale. Cette fois, en duo avec Steve Sheinkin, un auteur reconnu de « non-fiction », elle s’intéresse à la quête de décryptage des Anglais, à ces gens qui ont travaillé jour et nuit à se casser la tête pour décoder la machine Enigma utilisée par les Allemands. Un tel thème pourrait être lourd, mais c’est fascinant, vraiment, d’autant que l’angle est différent de ce qu’on voit dans les films sur le sujet. Comme ce sont des adolescents qui racontent l’histoire, la perspective n’est pas la même et Alan Turing, mathématicien d’exception, est dès lors davantage un personnage secondaire (même si on a droit à des détails étonnants à son propos). L’idée d’offrir une quête personnelle aux héros en parallèle aux premières attaques sur Londres et à la course au décodage ajoute une couche de sens et d’intérêt en plus d’entrainer une finale surprenante. Bref, c’est encore une fois un roman que je recommande, d’autant qu’on ne sent pas l’écriture à quatre mains : tout est fluide et captivant. À ajouter sur votre pile à lire !
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