Westfallen

« Comme toutes les meilleures histoires, celle-ci commence par un rongeur. »

Ou par une vieille radio sur laquelle une pelle bute alors que trois amis veulent seulement enterrer un hamster et qui se révèle être connectée au… passé. C’est ainsi qu’Henry, Frances et Lukas rencontrent Alice, Artie et Lawrence, trois gamins vivant en 1944. Au fil de leurs échanges, Henry s’aperçoit toutefois qu’il y a des modifications dans sa réalité, comme si les informations qu’il transmettait et donnait envie à Alice, Artie et Lawrence d’agir pour prévenir certains dangers avaient le pouvoir de transformer leur futur. Est-ce vraiment possible ?

Henry, Frances et Lukas n’auront pas le choix d’y croire lorsqu’un matin ils se réveillent dans un monde dans lequel l’Allemagne a gagné la Deuxième Guerre mondiale. Ils ne sont plus aux États-Unis d’Amérique, mais bien dans Westfallen, un endroit où l’idéologie nazie règne.

Est-il trop tard pour réparer leur erreur ?

Écrit à quatre mains et nous entrainant dans deux temporalités distinctes, ce livre parle de l’impact de nos choix, d’amitié et de solidarité dans un décor drôlement d’actualité. Pour un lectorat avancé.

L’avis de Sophie

L’autrice de Quatre filles pour un jean dans un roman historicodystopique dans lequel on imagine les États-Unis sous le contrôle nazi ? Vous êtes peut-être aussi sceptiques que je l’étais au départ, mais je vous assure, ce livre mérite votre attention. Parce qu’Ann Brashares, c’est d’abord une autre qui sait rendre un récit addictif et possède un véritable talent pour créer des personnages multidimensionnels, pour faire évoluer de façon attachante des relations interpersonnelles et pour nous garder bien captif·ves tout au long de l’intrigue. Et ici, le travail à quatre mains est impeccable alors que l’ensemble est fluide et… impossible à lâcher en cours de route.

« Je ne pensais sûrement à rien du tout. C’est généralement le problème avec mes décisions. »

En fait, j’ai été conquise dès le début, avec cette scène un peu étrange au cours de laquelle Henry contacte deux anciens amis qu’il ne fréquente plus pour enterrer ce hamster dont ils ont à un moment pris soin ensemble. Ce garçon m’a tout de suite plu avec son regard acéré sur la vie et sa grande autodérision.

« C’est en regardant Frances ramasser son chewing-gum et le remettre dans sa bouche qu’un constat m’a frappé : si nous venions vraiment de découvrir le voyage dans le temps et que nous étions vraiment les seuls au courant, alors, pour le bien de l’humanité, c’était vraiment dommage que ça soit tombé sur des personnes qui, à elles trois réunies, ne possédaient pas un seul cerveau complètement développé. »

Il y a ensuite un peu de flottement le temps que les choses se mettent en branle, mais dès les premiers changements dans le temps, on sent que ça va basculer. Et si le contexte « nazi » arrive quand même tard dans le récit, on ne s’ennuie pas du tout puisqu’il y a une suite de péripéties et toujours une petite touche humoristique pour nous divertir. En fait, mon seul bémol vient du fait que les personnages ont davantage l’air d’avoir 14-15 ans que 12, du moins le trio du présent. Rien pour vraiment déranger ma lecture !

Attention, je dois vous prévenir, la fin est frustrante… Vivement le tome 2 !  

Merci à Interforum Canada pour le service de presse !